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Cristina BUGA : "Hai Acasă !"

"Hai Acasă" : un portail à la disposition des moldaves de l'étranger et des entreprises étrangères installées en Moldavie.

C'est sur un constat sans détour et lucide, étayé par les chiffres d'une récente étude réalisée par l'ONU, que Cristina BUGA, Conseillère en charge des relations avec la Diaspora auprès du Président de la République de Moldavie, s'est employée à sensibiliser les membres de la Chambre de Commerce et d'Industrie France Moldavie sur la situation démographique du pays et la nécessité de se mobiliser pour inverser le flux de l'émigration moldave.

Jeune économiste et chercheur, ayant poursuivi une partie de ses études supérieures en France avant d'y travailler également, Cristina BUGA a répondu, il y a un peu plus d'un an, à l'appel du Président de la République de Moldavie, Igor DODON, pour suivre les questions relatives à la Diaspora mais surtout tenter de proposer des solutions pour que celle-ci retrouve le chemin de son pays.

"Une expérience personnelle qui lui permet aujourd'hui" comme l'a souligné le Président de la Chambre Emmanuel SKOULIOS "d'être bien placée pour évoquer ces questions mais qui est également une belle illustration de ce que la diaspora, bien formée à l'étranger, est aussi capable d'apporter à son pays pour peu qu'elle décide d'y revenir".

Les statistiques avancées par Cristina BUGA sont brutales.

"Aujourd'hui, quatre moldaves quittent leur pays toutes les heures, soit 100 départs journaliers ou 30 000 par an. Cent mille enfants vivent désormais sans l'un ou les deux de leurs parents." 

"La population scolaire a baissé de 40% entre 2005 et 2017, de 50% chez les jeunes poursuivant des études supérieures."

"Le pays compte 200 000 maisons vides soit 20% du fond locatif."

"Surtout, l'émigration touche principalement la population active, c'est-à-dire entre 20 et 40 ans. 40% de la population active moldave est aujourd'hui établie à l'étranger."

"La croissance naturelle de la population est devenue négative, l'un des taux les plus bas d'Europe après le Portugal, les plus bas au monde après Hong-Kong, la Chine ou Singapour".

Si la diaspora moldave contribue largement à la progression du PIB moldave grâce aux transferts de l'étranger, si ces transferts ont évité que 30% de la population ne vive au-dessous du seuil de pauvreté, cette croissance reste malheureusement encore trop portée par la consommation.

D'autres conséquences se font sentir et affectent aussi le système des retraites, le système éducatif, de santé...

"Et chez les jeunes qui sont restés, le découragement se fait sentir et l'on estime que 30 à 40% d'entre-eux ne cherchent pas d'emploi aujourd'hui." a ajouté Cristina BUGA

Si ce phénomène de l'émigration ne touche pas uniquement la Moldavie - l'Ukraine, La Roumanie ou la Bulgarie voisine en sont aussi très largement victimes -, force est de constater qu'il revêt une acuité particulière en Moldavie, pays qui compte un peu moins de 3 millions d'habitants et "dont la ressource humaine est la principale richesse du pays".

Un point qui a d'ailleurs suscité la réaction de membres de la Chambre qui se sont inquiétés de l'amplification du phénomène depuis la libéralisation des visas avec l'Union européenne mais surtout l'accroissement significatif du nombre de passeports roumains délivrés dans le pays ces dernières années.

Face à cette réalité, Cristina BUGA, reste néanmoins convaincue que la diaspora peut aussi représenter une véritable chance pour le pays. Elle est souvent mieux formée et qualifiée. Elle dispose de ressources financières plus importantes, de contacts à l'étrangers qu'elle est susceptible de mobiliser en faveur du renforcement de l'attractivité du pays, à l'instar d'autres qui ont su s'appuyer sur leur diaspora pour accompagner leur développement.

Il n'y a pas de solution unique.

Le portail "Hai Acasă" est une première initiative qui aura vocation à s'enrichir et à être suivie d'autres.

Pour être pleinement opérationnel et attractif, Cristina BUGA souhaite que les investisseurs étrangers se l'approprient aussi et y publient leurs offres d'emploi. Ce sont des offres susceptibles d'être décisives dans la décision de retour des moldaves de l'étranger. Le portail évoluera aussi prochainement avec les offres de stages saisonniers  offerts par les entreprises à l'attention des jeunes poursuivant leurs études supérieures à l'étranger mais également avec la présentation des différents dispositifs nationaux ou internationaux d'accompagnement ou d'aide au retour mis en oeuvre par les partenaires de la Moldavie.

Une initiative que le Président de la Chambre a salué car il y a de nombreuses offres d'emploi à pourvoir ici en Moldavie, dans les entreprises françaises en particulier. Il a ainsi invité les membres de la Chambre à ne pas hésiter à publier leurs offres sur le portail "Hai Acasă".

 

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